Harcèlement et vol Question-réponse

Ma responsable n’a pas accepté [ma] difficulté d’adaptation et son comportement n’a cessé de jour en jour de devenir du harcèlement voir même de l’humiliation… Un jour… j’ai découvert que mon sac à main avait été fouillé. Il manquait mon appareil photo et les 50 euros qu’il me restait pour finir le mois… Prise de colère, de tristesse et sachant que le dire ne changerait rien, j’ai pris 140 euros en bon d’achat pour me dédommager et suis allée faire mes courses… J’ai besoin d’avis, même s’il est trop tard je veux savoir.

Question : Harcèlement et vol. J’ai besoin d’avis, même s’il est trop tard je veux savoir.

Questions.b.

Bonjour,

A l’arrivée de mon nouveau responsable au service administratif, il y a 5 ans ça c’est bien passé. Il y a 3 ans une partie des tâches a été supprimées (70%) et nous avons fusionné avec le service comptabilité. Il a fallu supprimer 2 postes. J’ai eu la chance de rester mais avec l’impression de repartir de zéro au bout de 22 ans, car je n’avais jamais effectué certaines tâches dont la comptabilité. Pour une partie de ces tâches après une formation expresse (une matinée) et quelques erreurs, je me suis adaptée et plu. Par contre j’ai rencontré beaucoup de difficultés sur la partie comptabilité qui m’était attribuée (20%).

Ma responsable n’a pas accepté cette difficulté d’adaptation et son comportement n’a cessé de jour en jour de devenir du harcèlement voir même de l’humiliation.

Mon état de santé s’est dégradé j’ai commencé à faire de la dépression. J’ai été mise sous traitement. Il ne se passait pas une journée sans un reproche. Jusqu’à me reprocher une agrafe pas mise à gauche, un récépissé classé sur le dessous d’un dossier alors qu’elle le préfère dessus. Elle m’a interdit de demander à ma collègue qui a 20 ans de comptabilité derrière elle une vérification pour valider une écriture prétextant qu’elle perdait du temps. J’étais à bout physiquement et mentalement. Quoi que je dise ou fasse rien ne lui convenait.

Un jour je suis revenu dans mon bureau et j’ai découvert que mon sac à main avait été fouillé. Il manquait mon appareil photo et les 50 euros qu’il me restait pour finir le mois. Le coup de grâce pour moi. Prise de colère de tristesse et sachant que le dire ne changerait rien j’ai pris 140 euros en bon d’achat pour me dédommager et suis allée faire mes courses. J’étais mal, j’avais peur. Je connaissais les conséquences de mon acte mais n’y ai même pas pensé.

Les jours ont passés et le harcèlement et les reproches et humiliation ont continuées. Jusqu’au jour où j’ai craqué et suis partie. J’ai appelé mon directeur avec qui j’avais de bons rapports et lui ai expliqué les raisons de mon abandon de poste. Je me suis mise deux jours en arrêt pour me reposer. A mon retour mon responsable m’a reçu 2 mn en disant nous allons avoir un entretien puisque tu m’accuses de harcèlement mais je serais accompagnée. Ça te laisse le temps de prendre ta décision…

Une semaine après il m’a informé que deux heures après j’avais cet entretien. Le directeur était présent. L’entretien a duré une heure. Quelques reproches m’ont été faits sur des faits sans gravité (classement des documents à l’envers de sa volonté. Mes difficultés en comptabilité mais rien de grave). Le directeur m’a informé qu’il avait mené sa petite enquête et que mes collègues disaient que je n’étais pas un souffre-douleur. J’ai répondu que c’était faux, que beaucoup de monde me le disait et ne comprenait pas que je ne dise rien. J’ai dit que le jour où j’ai quitté brutalement mon poste un avait même dit tu es dans son collimateur elle ne te lâchera pas.

Quand j’ai repris mon travail plus personne ne m’adressait la parole. L’ambiance était pesante mais j’y allais quand même.

Puis un matin j’ai eu un coup de fil du commissariat me demandant de passer et là il m’a été dit voilà vous êtes accusée d’avoir volé des bons d’achats. Ou vous contestez et je peux vous mettre en garde a vu avec perquisition de votre domicile, ou vous reconnaissez et ça ira vite. De toute façon nous vous avons vu les utiliser sur vidéo surveillance. Toute ma vie s’est effondrée d’un coup. 25 ans sans un avertissement rappel à l’ordre ni rien et me retrouvée là avec prise d’empreinte ADN……moi qui ai tant donné à cette boite.

J’ai reconnu et expliqué mon geste, ce que je subissais. Le policier a été très gentil. Il m’a conseillé d’aller rembourser de suite et l’affaire a été classée sans suite judiciaire.

Le responsable sécurité m’a reçue je me suis excusée et j’ai voulu m’expliquer avec le directeur mais il refusait. J’ai refusé de partir sans l’avoir vu. J’étais en pleurs, abattue. Il a fini par me recevoir, il m’a dit qu’il me licenciait pour vol. Je l’ai supplié de me garder. Il m’a dit non.

Mon médecin m’a mis deux fois une semaine d’arrêt afin de me reposer. J’ai repris contact avec le directeur par l’intermédiaire d’un représentant du personnel il n’avait pas changé d’avis. Alors j’ai demandé à ne pas être licenciée pour vol mais absence injustifiée. Il a accepté en disant que c’était un cadeau.

La procédure est en cours. Je le vis très mal. Je n’ai pas de salaire ce mois-ci. Je ne sais pas si c’est le bon choix, si j’aurais dû plus me battre. Je suis perdue. Je ne dors plus mon corps est plein de douleur c’est très dur.

J’ai besoin d’avis même s’il est trop tard je veux savoir. Merci

Réponse

RéponsePierre Lacreuse

Bonsoir,

J’ai lu attentivement votre malheureuse histoire. Je sens bien à quel point vous êtes désemparée. Si vous avez quelqu’un de proche avec lequel vous pourriez partager, faites-le. Voyez aussi votre médecin qu’il vous aide à passer cette période bien difficile.

Bien sûr, vous n’auriez jamais dû voler les bons d’achat et vous auriez dû depuis longtemps vous plaindre au directeur et éventuellement par d’autres moyens du harcèlement. Mais on ne peut pas changer le passé. Suite au vol, il est logique que votre directeur veuille vous licencier.

Si l’entretien n’a pas encore eu lieu, faites-vous assister par un représentant du personnel et essayez d’obtenir que le licenciement ne soit pas pour faute grave. Vos arguments sont votre ancienneté, et les faits de harcèlement de votre chef.

Après le licenciement, inscrivez-vous tout de suite à Pôle Emploi, vous aurez droit à des allocations… et puis, posément voyez si vous avez des éléments et si vous voulez contester le licenciement, surtout si c’est pour faute grave. La question sera de savoir si vous pouvez prouver le harcèlement. Je pense que vous aurez comme éléments une attestation de votre médecin, si vous lui aviez parlé avant de ce que vous viviez, pour le reste je ne sais pas ce que vous pourrez réunir comme preuves ou témoignages du harcèlement.

Je pense que si vous pouvez prouver le harcèlement (c’est souvent difficile), avec en plus votre ancienneté, vous pourriez gagner devant les prud’hommes. Tout dépendra de votre dossier. Vous pourriez avoir intérêt à voir avec un avocat. Voyez avec l’avocat si vous pouvez avoir l’aide judiciaire et les conditions d’honoraires et ce qu’il pense de votre dossier.

Bon courage.

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