Licencié : comment s’en sortir ?
Vous venez de recevoir votre lettre de licenciement pour faute grave, ou cela ne devrait pas tarder. Vous vous estimez victime d’une injustice. Soit vous pensez que vous n’avez rien fait qui mérite un licenciement, soit vous considérez qu’au moins vous auriez dû avoir le préavis et l’indemnité de licenciement, dont vous prive le licenciement pour faute grave. Vous devez en parler dans votre couple à votre conjoint. Vous devez vous en sortir. Faites votre deuil de votre emploi. Ne tombez pas dans la dépression. Retrouvez le moral et un nouvel emploi.
Trois choses vont maintenant vous préoccuper :
L’une va être d’examiner si vous devez saisir le Conseil de prud’hommes, pour cela vous allez étudier à fond le licenciement pour faute grave. Faites ce qu’il faut pour défendre au mieux vos intérêts, mais, ne vous laissez pas complètement absorbé par votre contentieux devant les juges du licenciement, car vous devez penser à l’avenir. Votre contentieux, avec peut-être un appel, mais sans envisager un pourvoi en cassation, peut durer une ou plusieurs années.
La seconde est de de savoir comment vous allez vous en sortir financièrement.
La troisième sera peut-être la plus difficile, dans un premier temps. Votre licenciement est un choc brutal. Vous éprouvez beaucoup de ressentiment contre votre ancien employeur, qui a décidé de votre licenciement, car vous pensez que ce que vous avez fait n’était pas une faute grave. Ou, peut-être, vous en voulez-vous de ce que vous avez fait. Il va vous falloir du temps pour trouver un nouvel emploi. Et puis, vous ne savez pas comment vous allez pouvoir supporter cette situation dans laquelle vous vous retrouvez. En fait, vous balancez entre l’abattement et la révolte.
Autant en être conscient, il se passera probablement beaucoup de temps avant que votre licenciement pour faute grave devienne, pour vous, une vieille histoire. Pourtant, vous devez commencer à faire face à la situation dans laquelle vous vous retrouvez.
Si vous êtes en couple parlez du licenciement à votre conjoint
Si vous vivez en couple, vous devez annoncer la mauvaise nouvelle à votre conjoint(e). Si vous êtes licencié pour faute grave, vous aurez sans doute déjà prévenu votre conjoint(e) de votre mise à pied à titre conservatoire et du fait que vous étiez convoqué à un entretien préalable. Le licenciement ne sera donc que la confirmation de ce que vous redoutiez l’un et l’autre. La confirmation qu’il s’agit bien d’un licenciement pour faute grave rend toutefois la nouvelle encore plus difficile. Le mieux est de l’annoncer le plus en douceur possible, c’est-à-dire avec des phrases qui amènent la mauvaise nouvelle en évitant de dire, dès les premiers mots, « licenciement » ……et « faute grave ». Le plus dur a dû être la première fois où vous avez été amené à en parler.
Si jamais, vous aviez tardé à parler du licenciement à votre conjoint(e), Il serait temps de le faire, sans toutefois annoncer la chose trop brutalement. Bien sûr vous êtes vous-même très mal, mais vous devez éviter d’asséner un choc encore plus brutal que celui que vous avez reçu vous-même, à la personne qui partage votre vie. Pensez que votre conjoint(e) n’a pas connu les étapes de la convocation et de l’entretien qui ont précédé la lettre de licenciement.
L’annonce étant faites, cela peut se passer plutôt bien, car votre conjoint(e) encaisse le coup, sans s’effondrer et sans s’en prendre à vous. Cela peut aussi se passer moins bien ; votre conjoint(e) peut être encore plus choqué que vous, c’est une question de caractère. Si votre conjoint(e) s’emporte contre votre employeur, tout va bien ; si c’est contre vous qui avez fait « une connerie », c’est ennuyeux. Le mieux dans ce dernier cas est de chercher l’apaisement ; ce n’est pas la peine de rajouter une rupture conjugale à votre rupture du contrat de travail.
Vous devez décider en couple ce qu’il faut dire, ou non, aux enfants et quand. De toute manière, il faudra encore y aller en douceur dans ce que vous annoncerez, les enfants peuvent fortement ressentir les choses, même s’ils ne l’expriment pas.
Ensuite, le mieux est de vous rapprocher encore plus de votre conjoint(e) et de jouer la solidarité de votre couple, de vous soutenir le moral l’un l’autre. Soyez positif malgré ce qui vous est arrivé. Le pire serait que vous sombriez tous les deux dans les disputes et la dépression.
Cherchez d’autres soutiens pour vous en sortir
Après l’annonce à votre conjoint(e), ou directement si vous n’en avez pas, vous allez choisir d’en parler soit à vos parents, soit à votre ou vos meilleurs amis, pour vous soulager. Sachez qu’il est conseillé de décompresser en parlant. Votre choix entre en parler d’abord aux parents ou aux meilleurs amis, va dépendre de votre âge, de celui de vos parents et la proximité que vous avez avec eux et avec vos amis les plus proches.
Si vous vouliez ne parler à personne de ce qui vous arrive, songez que si vous ne retrouvez pas de travail très vite, vous pourrez difficilement cacher que vous êtes au chômage. De toute façon, il y a aujourd’hui tellement de personnes inscrites à Pôle Emploi, qu’il n’est pas exceptionnel d’être au chômage. Quant au fait que vous ayez été licencié pour faute grave, rien ne vous oblige à le dire. Même si vous êtes convaincu de n’avoir aucune responsabilité dans votre licenciement, qui n’est qu’une pure injustice, dites-vous bien que tout le monde ne sera forcément convaincu. C’est à vous de voir, mais réfléchissez avant de parler, après vous ne pourrez plus revenir en arrière. Et puis vous n’avez pas intérêt à vous faire vous-même une contre publicité dans votre recherche d’emploi ; il est probable que les personnes à qui vous aurez raconté votre histoire de faute grave la raconteront, sous le sceau du secret, à d’autres qui feront de même… et finalement beaucoup trop de gens seront au courant.
N’oubliez pas, que votre objectif doit être de trouver des personnes qui vont vous remonter le moral, qui vont vous rassurer : oui, il est possible de s’en sortir, même si cela peut prendre un peu de temps pour retrouverez du travail, vous y arriverez et en attendant il y a les allocations de chômage, et rien ne dit que ce nouveau travail ne sera pas mieux pour vous…. Alors choisissez de passer du temps avec les personnes positives, plutôt optimistes, celles qui vont vous encourager dans votre nouveau travail de chercheur d’emploi et sur votre capacité à sortir de cette mauvaise-passe.
Evitez les personnes qui vont (sans mauvaises intentions) vous démoraliser un peu plus. Vous n’avez pas besoin de cela. Vous connaissez les membres de votre famille et vos amis, à vous de choisir vers qui vous tourner, ce qui ne veut pas dire que vous allez complètement rompre vos relations avec les autres, mais ne les voyez pas trop.
Après le licenciement, il faut vous en sortir
Vous êtes encore très mal, car vous avez perdu votre identité sociale. Vous étiez ouvrier, comptable, cadre administratif, ingénieur, commercial… Aujourd’hui, si quelqu’un vous demande « qu’est-ce -que vous faites », votre réponse va être « je suis au chômage » et personne ne se sent valorisé à répondre cela…
Si votre conjoint fait de la dépression et si tout votre entourage vous plaint, se joint à vous pour critiquer votre ancien employeur et évoque à chaque rencontre « la difficulté de retrouver un emploi dans une période où il y autant de chômeurs » et avec « la crise dont on n’est pas prêt de sortir », dites-vous que vous n’avez pas encore trouvé la solution pour oublier un peu votre licenciement et vous remonter le moral.
Si vous n’arrivez plus à dormir, ou pire encore si vous vous sentez sombrer dans la dépression, sachez que vous n’êtes pas le seul à connaitre cette épreuve et que votre médecin est là pour vous aider. Alors allez le voir, il n’y a aucune honte à cela, c’est son métier, il saura vous prescrire ce qu’il faut pour aller mieux, au bout de quelques semaines. Cela n’aura pas encore réglé vos problèmes, mais vous serez d’avantage en situation de vous en sortir.
Ce qu’il vous faut d’abord, c’est reprendre confiance en vous.
Le contentieux concernant votre licenciement pour faute grave avec votre ancien employeur est en cours, pensez-y le moins possible. Pour le problème d’argent, la seule chose que vous puissiez faire, à part retrouver du travail, c’est faire attention à vos dépenses le plus possible.
Alors, faites le deuil de votre ancien emploi et concentrez toute votre énergie à devenir : un chercheur actif d’emploi.
Vous commencez enfin une nouvelle étape pour arriver à vous en sortir, profitez du temps dont vous disposez pour acquérir de nouvelles connaissances et progresser. Examinez honnêtement les fautes et les erreurs qui vous ont été reprochées à votre ancien travail. Cela vous servira pour ne pas les recommencer, lorsque vous aurez trouvé un nouvel emploi. Au-delà de ce qui a motivé votre licenciement pour faute grave, faite un bilan de vos compétences et de ce qui vous attire sur le plan professionnel. Il est possible de s’en sortir. Dites-vous bien que vos compétences sont surement transposables dans un autre métier que celui que vous exerciez. S’il est possible que vous retrouviez un emploi très similaire à celui que vous occupiez, il est aussi tout à fait possible que votre prochain travail soit très différent.
La recherche d’un emploi est un véritable travail. Vous allez vous y consacrer tous les jours matin et après-midi. Peut-être êtes-vous de ceux qui vont dire que dans votre métier et dans le secteur géographique où vous habitez, cela va très vite à faire le tour des emplois possibles. Si vous êtes dans ce cas, rappelez- vous qu’avec vos compétences vous pouvez faire autre chose que votre ancien métier. Peut-être une formation vous sera-t-elle nécessaire. Etudier tout cela, fait partie de votre travail de « chercheur actif d’emploi ». Quant à la région…, si vous n’avez pas d’autres solutions, vous devrez aussi y réfléchir. Des personnes qui se sont trouvées dans votre situation d’aujourd’hui, sont maintenant très heureuses d’avoir changé de métier, pour certaines après une formation, et même d’avoir changé de région.
Accéder à la page 1 du site : Licenciement pour faute grave
Pour retrouver d’autres questions/réponses du même type, accéder à la page : Salarié – Que faire ?
Article rédigé par Pierre LACREUSE, Sciences-Po Paris, licence en droit et DESS Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, ancien Directeur de la Gestion du personnel et des Relations Sociales, DRH, puis chef d’entreprise (PME), aujourd’hui éditeur juridique et relations humaines sur internet.
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Sites conseillés pour une autre catégorie de licenciement : licenciement économique et licenciement pour inaptitude.
Site conseillé pour une catégorie particulière de faute grave : l’abandon de poste.
Autre site recommandé : Rupture conventionnelle cdi.
Questions/réponses – Comment s’en sortir ?
Comment s’en sortir : J’ai été licenciée… suite à une année de litige avec l’employeur
Bonjour,
J’ai été licenciée en décembre dernier suite à une année de litige avec mon employeur.
J’ai demandé à l’oral puis par courrier la régularisation de mes heures supplémentaires et là mes ennuis ont commencé, tout d’abord on m’a fait des pressions pour que je craque puis on a essayé de me pousser à la faute, j’ai été en arrêt à plusieurs reprises et comprenant que leurs méthodes ne marcheraient pas sur moi ils ont monté un dossier contre moi. Après 10 ans de services avec que des évolutions positives et des félicitations plus rien n’allait jusqu’à dire que je suis à côté de la plaque et parano.
En moins de deux, ils ont trouvé six griefs à mon encontre tous en rapport à la non-exécution de mon contrat. Je ne sais pas comment les contester tout est faux, mais ils se sont ligués contre moi et aujourd’hui je suis anéantie. Si vous pouviez me guider.
Le conseil de prud’hommes a été saisi pour ma demande d’heures supplémentaires le jour de ma mise à pied conservatoire.
Suite à ma publication. Je précise que je suis passée d’employée étudiante weekend end à cadre dans cette entreprise et cela en moins de 6 ans.
Bonjour,
J’espère pour vous que vous avez des éléments pour faire état précisément de vos heures supplémentaires, l’employeur devra apporter les siens et le conseil de prud’hommes appréciera.
Pour ce qui est du licenciement, vous pourrez saisir les prud’hommes pour contester le licenciement et la faute grave si elle a été retenue par l’employeur. Voir l’article comment se défendre aux prud’hommes ?
Votre ancienneté et votre carrière sont des arguments pour vous et si le licenciement est pour faute grave, c’est normalement à l’employeur de la prouver. Cela ne vous empêche pas d’apporter des preuves et témoignages contraires.
Vous pouvez vous faire aider par un conseiller du salarié ou un avocat pour les prud’hommes.
Bon courage.
Comment s’en sortir : J’ai été licenciée pour faute d’une association d’aide à domicile
Bonjour à vous, je travaillais depuis le mois octobre dans une association d’aide a domicile, à ce jour j’ai été licenciée pour faute, mais je n’ai rien fait de tout ce qui est écrit sur ma lettre, que dois-je faire pour être défendue.
Bonsoir,
Vous pouvez saisir les prud’hommes. Si c’est une faute grave, ce sera à l’employeur de prouver ses reproches à votre égard. Si ce n’est pas une faute grave, la charge de la preuve incombe autant au salarié qu’à l’employeur.
Si vous voulez être défendu prenez contact soit avec un syndicat pour voir un conseiller du salarié, soit un avocat en commençant par voir la question des honoraires.
Cordialement.
Comment s’en sortir : Est que le délai a été respecté ?
Bonjour,
Votre site permet de dédramatiser, cela fait le plus grand bien.
J’ai une question ? J’ai signé le courrier de mise à pied conservatoire daté du 28 janvier (reçu en main propre donc signé le 29 janvier au soir) puis l’entretien préalable au licenciement (faute grave) a eu lieu le 4 février.
Est que le délai a été respecté ?
Cordialement.
Bonsoir,
Ce n’est pas la mise à pied conservatoire, mais la convocation à l’entretien préalable qui compte. Si la lettre de convocation est la même que la mise à pied conservatoire et a bien été reçue le 29 janvier, le délai n’a pas été respecté puisque le dimanche ne compte pas et que les 5 jours ouvrables finissaient donc le 4 février à minuit. La question est maintenant celle de la preuve : avez-vous bien datée du 29 la réception de la lettre de convocation ?
Si oui vous pouvez obtenir des dommages et intérêts pour défaut de procédure, en saisissant les prud’hommes.
Si non, l’employeur tentera sans doute de prétendre qu’elle a été remise le 28.
Cordialement.
Comment s’en sortir : Contrat de professionnalisation… des erreurs… rupture de contrat pour faute grave… Comment se défendre ?
Bonjour,
Je viens vous demander conseil pour mon fils. 18 ans, bac en juin dernier, il a eu la « chance » de trouver un contrat de professionnalisation en agence bancaire en alternance pour septembre. Après son mois d’essai sans problèmes et une période de 2 semaines au CFA, mi-novembre il lui a été reproché des erreurs genre oubli du nom d’un client, messages non lus dans des dossiers clients. Bref une quinzaine de faits de ce genre relevés sur la période en entreprise du mois de novembre (3 semaines). Erreurs que son chef d’agence lui a listées et fait signé lors de son évaluation mi-décembre.
Le même jour, en présence de son tuteur CFA il lui a fait remarquer qu’il n’était pas fait pour la banque et qu’il ferait mieux de se réorienter. Déboussolé il leur a dit qu’il en arrivait à la même conclusion vu les reproches. Après réflexion dans le calme, il sait très bien qu’il veut faire cette formation pour obtenir son BTS et leur a dit qu’il ne voulait pas démissionner. Mais depuis cette date rien ne va plus, il a eu des pressions à l’agence, tous les jours elle lui demandait sa lettre, dans ses périodes au CFA, même chose, dès qu’il avait une pause on le faisait venir dans un bureau, sans le prévenir, toujours seul, pour lui demander sa démission et faire des menaces s’il ne la faisait pas tout de suite. Sa dernière période en agence, son chef lui a refusé tout accès à son outil de travail et l’a obligé à rester à l’accueil debout toute la journée. Il a pris des congés pour ne pas subir ça, congés qui lui ont été accordés.
Sur les conseils de l’inspection du travail qu’il a été voir, il a écrit une lettre au DRH pour demander à ce que des solutions soient trouvés pour pouvoir continuer sa formation sereinement, il a été convoqué à l’impromptu, seul, chez le DRH, qui l’a incendié en lui disant qu’il avait fait une lettre « parapluie » orientée à charge pour l’entreprise et qu’il allait s’en mordre les doigts…
Aujourd’hui il reçoit une lettre pour une convocation dans 8 jours pour un entretien préliminaire à une rupture de contrat pour faute grave.
Il est déboussolé, il ne sait plus quoi faire, il a voulu se débrouiller seul et a surement fait des maladresses, mais comment pouvons-nous envisager les choses maintenant pour qu’il puisse simplement se défendre ?
Merci de votre réponse si possible rapide vu l’imminence du rendez-vous.
Bien cordialement.
Bonsoir,
Je n’ai pris connaissance de votre question que très tardivement. Je suppose que l’entretien a eu lieu. Si l’employeur a prononcé une rupture pour faute grave, la seule chose que peut faire votre fils est de saisir le conseil de prud’hommes pour demander des indemnités pour rupture abusive après avoir reçu la lettre de licenciement (si son contrat est CDI), ou de rupture pour faute grave du CDD.
Telle que vous décriviez la situation, je pense qu’il n’y avait pas grand-chose à faire pour éviter une rupture.
Cordialement.
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